Langue française n° 199 (3/2018)
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La consistance des correspondances graphème-phonème (CGPh) et phonème-graphème (CPhG) facilite l’apprentissage de la lecture-écriture dans une écriture alphabétique. Il faut donc avoir des statistiques sur ces relations dans le lexique écrit adressé à l’enfant. Jusqu’à présent, ces analyses statistiques ont été réalisées indépendamment de l’analyse morphologique. Or, la morphologie, surtout flexionnelle, différencie fortement l’écrit de l’oral en français, certaines marques écrites étant silencieuses à l’oral (<s> dans amis, tu chantes, gris), d’autres étant homophones sans être homographes (<ais> et <ait> dans chantais, chantait), ce qui a un impact négatif sur l’apprentissage de la lecture-écriture. La contribution de la morphologie à la consistance des CGPh et des CPhG dans le lexique écrit adressé à l’enfant a été examinée dans Manulex-MorphO. Nous présentons cette base de données ainsi que des possibilités d’exploitation pour l’enseignement de la lecture-écriture.
The consistency of grapheme-phoneme and phoneme-grapheme correspondences (GPhC-PhGC) is a key factor in learning to read and spell in an alphabetic writing system. It is therefore necessary to have statistics on these relationships in the written lexicon addressed to a child. Until now, these statistics were made independently of the morphology, which differentiates written from spoken French: most of inflectional morphemes are written but not pronounced (<s> in amis ‘friends’, tu chantes ‘you sing’, gris ‘grey’); others are homophones but not homographs (<ais> and <ait> in chantais, chantait ‘you-s/he sang’), which has a negative impact on learning to read and to spell. For these reasons, in Manulex-MorphO, we examined the contribution of morphology to the consistency of GPhC and PhGC. The article presents this database as well as potential uses in literacy programs.