Langue française n° 200 (4/2018)
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Dans cet article, nous montrons que l’emploi du conditionnel que nous appelons « conditionnel épistémique 1 » (CE1) peut être considéré, de plein droit, par son sémantisme propre, comme un marqueur évidentiel de reprise. Nous montrons que la valeur de non-prise en charge qui lui est souvent associée comme position neutre du locuteur, parfois même comme le trait le plus important de sa signification en langue, n’est qu’une valeur seconde, dérivée, qui découle indirectement de sa valeur de reprise à autrui et qui peut parfaitement être annulée par des éléments du contexte.
In this article, we show that the use of the conditional that we call “conditionnel épistémique 1” (CE1) can be considered, in its own right, by its conventional meaning, as an reportive evidential marker. We also show that the meaning element of non-commitment (neutral position), which is often associated with this tense as neutral stance of the speaker, sometimes even as the most important feature of its proper meaning, “en langue”, is only a secondary meaning element, which derives indirectly from its reportive meaning and can be perfectly overruled by elements of the context.