Littérature nº197 (1/2020)
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Dans Miracle de la rose, Genet alterne le récit de son enfermement à la Centrale de Fontevrault avec les souvenirs de son séjour à la Colonie pénitentiaire de Mettray. Prétendument autobiographique, le cadre fontévriste du récit présente une série de contradictions portant sur l’énonciation et sur l’énoncé (structure paradoxale de l’instance narrative, flottements chronologiques, versions alternatives des mêmes épisodes) qui enfreignent les codes traditionnels du genre (autobiographique ou romanesque) et témoignent d’une relance capricieuse de l’invention qui fait de la rêverie et de la fuite dans l’imaginaire, inlassablement thématisés et illustrés, le véritable moteur de l’oeuvre.
In Miracle de la rose Genet switches between the narration of his confinement at Fontevrault central prison and the recollections of his stay at Mettray penal colony. A so-called autobiographical frame, the narration at Fontevrault displays a series of contradictions about enunciation and utterance (paradoxical structure of the narrative agency, chronological lapses, alternative versions of identical episodes) which violate the traditional codes of the genre (autobiographical as well as novelistic) and show a whimsical relaunch of invention which makes daydreaming and fleeing into the imaginary, a permanent theme and illustration, the genuine agent of the work.