Romantisme n° 143 (1/2009)
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Le dialogue entre les disciplines est la chose du monde la plus annoncée et la moins pratiquée réellement. L’article s’efforce de montrer qu’il existe d’ores et déjà de nombreuses passerelles entre histoire et histoire littéraire et que l’enrichissement des regards et des méthodes peut aller dans les deux sens tant pour les objets que pour les méthodes abordées, l’historien n’osant pas s’attaquer à certaines oeuvres consacrées, tandis que le littéraire néglige à tort toute une masse de textes en fonction de préjugés d’un autre âge. En s’aidant de l’exemple d’un genre très méprisé mais pourtant central dans la littérature du XIXe siècle, le théâtre, l’article s’efforce de montrer les effets nouveaux de la combinaison des deux regards et de la fin de la séparation entre internalisme ou textualisme et externalisme ou contextualisme. Grâce aux compatibilités et aux enrichissements réciproques des méthodes historiques et littéraires, les deux disciplines peuvent aujourd’hui sortir du régime de la condescendance, de celui de l’indifférence ou pire encore de la confusion des genres que certains tenants de la fusion fiction/histoire ont entretenue pour le plus grand dommage de la crédibilité scientifique des deux domaines. Se dessine ainsi un programme commun de recherche d’« histoire culturelle du social » (R. Chartier) et d’histoire sociale du culturel, à une époque, le XIXe siècle, où la littérature est devenue coextensive à la société.
A dialogue between disciplines is regularly asked among scholars but in fact very rarely practiced. The paper shows that exist however many bridges between history and literary history. The fecundity of import and export of prospects is nowadays visible in recent scholarship, concerning both objects and methods in the two fields. Historians nevertheless remain shy in front of some sacred literary themes or authors, whereas specialists of literature overlook a lot of important literary materials due to obsolete classifications and an excessive respect of inherited canon. With the example of a central and at the same time despised genre such as boulevard theatre in the nineteenth century, the author tries to demonstrate the new hints given by the combination of the two, historical and literary, prospects. It allows to get rid of the traditional divide between internalism and textualism, on one side, and externalism and contextualism on the other. Thanks to these new possible links and accommodation of historical and literary methods, the two disciplines may be freed from mutual despise or indifference, or, which is worse still, of confusion of genres which defenders of the fusion between fiction and history have proposed, contributing to a scientific regression of the two fields. It may be, on the contrary, proposed a common agenda of research in the direction of both a “cultural history of social” (R. Chartier) and a social history of culture for a period, the XIXth century, when literature was becoming coextensive with society at large.