Romantisme n° 144 (2/2009)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
Réclamant ce que la philosophie et la science humaine et sociale ont déclaré ou vont déclarer de leur ressort, Madame de Staël fait de « l’éloquence de la pensée » une propriété de la littérature. À celle-ci, elle donne le droit d’être analyse raisonnée de l’actualité, communication passionnée de la vérité, art saisissant d’écrire et de dire la connaissance. Si, au XIXe siècle, la formule convient à l’historiographie, à la théorie politique, aux divers genres de l’éloquence publique, à la critique littéraire, aux « littérature et philosophie mêlées », aux écrits de diffusion ou de vulgarisation de la science, elle est déjà chargée d’ambivalences, de contradictions, et annonciatrice de disputes et de litiges épistémologiques. Les études rassemblées dans ce volume l’illustrent dans les différents genres de l’historiographie, de la poésie scientifique, du discours religieux, du journalisme d’idées, de la théorie littéraire et de la pensée politique, chez Chateaubriand, Lamennais, Stendhal, Michelet, Alain.
Staking a claim to what philosophy and the social or human sciences consider their own domain, Madame de Staël makes “l’éloquence de la pensée” a property of literature. She validates literature’s claim to be a reasoned analysis of current events, an impassioned communication of the truth, a striking art of writing and speaking knowledge. In the 19th century, the notion of “eloquent thought” is appropriate for analyzing historiography, political theory, public rhetoric, literary criticism, various kinds of “literature and philosophy mingled”, vulgarizations of science and so on. However, this “eloquence” is already full of ambivalences, contradictions, and it is a portent of future arguments and epistemological disputes.. The studies gathered in this volume illustrate the issue in the fields of historiography, scientific poetry, religious speech, journalism of ideas, literary theory and political thought, in Chateaubriand, Lamennais, Stendhal, Michelet and Alain.