Romantisme n° 144 (2/2009)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
C’est vers 1800, année de la parution de l’ouvrage de Madame de Staël De la littérature, que s’opère le partage « léonin » (M. Serres) entre science et littérature ; il est remarquablement contemporain de la prise de pouvoir par Bonaparte. On propose de retracer brièvement l’histoire de ce partage compliqué. Entre 1797 et 1800, la littérature d’idée, souvent réactive aux « circonstances actuelles », porte les marques d’une énonciation troublée : dialogisme et double négation traduisent un dilemme insoluble quant à « terminer la Révolution » (« ni…ni »). Après 1800, si le partage science/littérature semble accompli (« ou… ou »), on observe cependant une porosité de la littérature d’idée à celle « d’imagination » (« et… et »), notamment dans les textes fondateurs des sciences que nous appelons humaines.
Around the year 1800, date of the publication of Madame de Staël’s De la littérature, begins the “leonine” (M. Serres) split between science and literature. Remarkably, at the same moment Bonaparte seizes power in France. This article proposes to briefly retrace the history of this complex division. Between 1797 and 1800, the literature of ideas, often as a reaction to current events”, bears the mark of a troubled discursivity : dialogism and double negation reveal the insoluble dilema of how to put an end to the Revolution (“neither nor”). After 1800, if the split seems to be definitive (“either or”), a certain porosity remains between literatures “of ideas” and “of imagination” (“and and”), in particular in the founding texts of what we call today the “human sciences”.