Romantisme n° 171 (1/2016)
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La réflexion politique zolienne pose en termes problématiques la question de la représentation. Bien avant la période dreyfusarde ou même la rédaction des romans politiques des Rougon-Macquart, c’est dans le creuset de la chronique parlementaire que la suspicion zolienne à l’endroit de la médiation politique prend forme. Celle-ci se développe au contact d’une parole tribunitienne le plus souvent déficiente : la députation conservatrice qui détient la majorité de la Chambre fait en effet un usage dévoyé de la discussion politique. Auditeur attentif des sonorités parlementaires de l’éloquence moderne, Zola, pressentant les dérives du régime parlementaire, se pose en concurrent des tribuns en opposant à la fiction du discours politique officiel celle de l’écrivain-journaliste.
Zola’s political reflexion problematizes the issue of representation. Long before the Dreyfus affair period or even the writing of the political novels in the Rougon-Macquart series, it is in his chronicling of parliamentary debate that Zola’s suspicion of political mediation took shape. It developed in contact with a political discourse that was most often deficient : the conservative representatives forming the majority of Parliament made a distorted use of political discussion. Zola, who listened with care to the parliamentary component of modern eloquence and was prescient about the directions parliamentary regimes could take, positioned himself as a rival to the tribunes by opposing the fiction of official political discourse with that of the writer-journalist.