Romantisme n°183 (1/2019)
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Engagé, au début de sa carrière, en tant que critique d’art dans la revue L’Artiste, Champfleury entame aussitôt une polémique sur la peinture contemporaine : il souligne une crise de la représentation tout en mettant en discussion des notions telles que copie, reproduction, traduction et interprétation, sans pourtant développer sa réflexion dans les feuilletons historico-artistiques ou théoriques. Il importe donc de chercher des éléments de cette réflexion à l’intérieur de la production fictionnelle publiée à l’époque dans le journal. En particulier, le récit portant sur les gestes des peintres Van Schaendel s’inscrit dans la continuité du romand’artiste tout en revisitant celui-ci par le biais d’un registre satirique et d’un style caricatural très répandus à l’époque. Complément à la fois sérieux et amusant des textes de critique d’art, le texte fait éclater les paradoxes des « systèmes » esthétiques à la mode.En outre, il énonce la nécessité de renouveler l’approche de la mimésis tout en esquissant certaines idées qu’il développera de manière plus systématique dans la décennie suivante, à l’époque de son engagement en faveur du réalisme en art et en littérature.
Champfleury, hired, at the beginning of his career, asan art critic for L’Artiste, immediately started a polemical debate concerning the status of contemporary art : he thus high light sa crisis of representation while putting into question such terms as copy, reproduction, translation and interpretation, without however developing his thinking in theoretical or art-historical editorials or articles. The elements of this reflexion need there fore to be sought out in the fictional production of L’Artiste at the time. In particular, the story regarding the ways the painters Van Schaendel move belongs to the tradition of the artist’s novel while renewing it with a satirical twist and a caricatural style much in vogue at the time. As a complement both serious and entertaining to art criticism, the text sends up the paradoxes of the “aesthetic” systems then in fashion. Furthermore, it articulates the necessity of renewing the understanding of mimesis while sketching out a certain number of ideas, which Champfleury will develop more systematically in the following decade, at the time of his commitment to realism in art and literature.