Romantisme n°186 (4/2019)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
La gourmandise figure en bonne place dans le conte moral adressé à la jeunesse car ce défaut présente l’avantage d’être le plus proche de l’enfance et de soutenir un discours sur le contrôle de soi. Mais pour en montrer les méfaits, les auteurs sont amenés à inventer des situations souvent saugrenues ou à évoquer avec complaisance des matières peu ragoûtantes. Ces dérangements intestinaux semblent une punition suffisante pour les enfants de bonne famille, alors que la gourmandise est plus grave pour l’enfant pauvre, invité à la sobriété. Celle-ci n’est pas de mise dans l’oeuvre de la comtesse de Ségur où les déconvenues de Sophie, en définitive traitées avec indulgence, voisinent avec des banquets pantagruéliques. Au fil du temps, la gourmandise perd son caractère de péché pour être associée à l’acte de lecture lui-même puisque tous ces petits gourmands ont droit à de beaux livres sur la gourmandise.
Greed is an important topic in the moral tale for children. Indeed, this fault is rhe nearest from childhood and gives the opportunity of a speech about self control. But, pointing the bad consequences of this fault, writers are often led to imagine comical situations or to evocate dirty materials. Theses intestinal disturbances seem a sufficient punishment for children from good extraction, while greed is more serious for paupers children, who are incited to sobriety. This one is not the rule in the comtesse de Ségur’s work, where Sophie’s misfortunes are actually treated with leniency and coexist with pantagruelic feasts. Over time, greed is no more a sin and on contrary is linked to the act of reading, since all these little greedies receive beautiful books devoted to greed..