ROMANTISME N°192 (2/2021)
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Est-il légitime de rechercher les prodromes de la pensée écologiste moderne chez des écrivains qui, comme Huysmans, ignoraient jusqu’au mot écologie ? Pour le savoir, la présente étude a choisi de reparcourir l’intégralité de son oeuvre (romans, nouvelles, critique d’art, chroniques, interviews, correspondance, brouillons, etc.) pour y relever les déclarations touchant de près ou de loin à ce sujet, et de les assembler par affinités. On verra d’abord que cet écrivain, servi par l’éthique du naturalisme et un esprit grincheux, n’a cessé de dénoncer, avec une extrême précision, les nuisances que l’industrialisation et l’urbanisation accélérées infligeaient au mode de vie et à la santé de ses contemporains. Et l’on verra aussi que ce croyant, censé n’aspirer qu’au ciel, a donné de ce qu’il observait sur la terre une analyse économique et politique qui n’a pas toujours perdu sa pertinence.
Is it legitimate to seek out the early signs of ecological thought in writers who, like Huysmans, didn’t even know the word ecology ? In order to decide this matter, this paper surveys yet again the totality of his output (novels, short stories, art criticism, regular columns, interviews, correspondence, drafts, etc.) in order to highlight any declaration touching upon the subject in any manner however distant, and to regroup them according to affinities. It turns out that this writer, drawing upon the ethics of naturalism and his own grouchiness, never stopped fulminating, with great precision, against nuisances that industrialisation and urbanisation were inflicting on his contemporaries’ health and way of life. It is also clear that this religious believer, whose interests have been deemed limited to reaching heaven, also provided what he observed of this lowly earth with a political and economic analysis that has not always lost its relevance.