ROMANTISME N°192 (2/2021)
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Oubliée au profit d’écrivains comme Dumas à qui elle prêtait sa plume, Gabrielle du Poilloüe de Saint-Mars (1804-1872) ne s’est pas contentée de se masquer derrière des identités d’emprunt ; elle a fait du masque un leitmotiv de son oeuvre. Le présent article entend montrer combien, pour cet auteur, écrire sur le masque et sous le masque permet de préciser une poétique, plus encore qu’une simple image esthétique. La comtesse montre la comédie humaine à l’oeuvre, avec ses vanités, et n’hésite pas à se référer à La Rochefoucauld pour adopter un masque auctorial inattendu : celui du moraliste. Le motif du bal masqué lui fournit en outre un motif romanesque et symbolique exemplaire. Au terme de l’oeuvre comme de la vie de la comtesse Dash, la désillusion semble la même conclusion pessimiste : les visages démasqués ne tiennent pas leurs promesses, le temps et la mort mettent fin au carnaval.
Forgotten in favor of writers like Dumas to whom she lent her pen, Gabrielle du Poilloüe de Saint-Mars (1804-1872) was not content to hide behind borrowed identities ; she made the mask a leitmotif of her work. This article intends to show how much, for this author, writing on the mask and under the mask makes it possible to specify a poetics, even more than a simple aesthetic image. The countess shows the human comedy at work, with its vanities, and does not hesitate to refer to La Rochefoucauld to adopt an unexpected auctorial mask : that of the moralist. The motif of the masked ball also provides him with an exemplary romantic and symbolic motif. At the end of Countess Dash’s work and life, disillusion seems the same pessimistic conclusion: unmasked faces do not keep their promises, time and death put an end to the carnival.