ROMANTISME N°198 (4/2022)
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L’article s’intéresse, dans une perspective large, aux rassemblements d’objets en découpage « nature morte » comme systèmes ou dispositifs historiquement situés, dans le but de questionner les modes d’existence sociaux des objets, c’est-à-dire les fondements d’une culture matérielle dont les écrivains entreprennent, au XIXe siècle, l’examen et la modélisation conceptuelle. Il s’agit ici, à rebours des options interprétatives idéalisantes, d’envisager le dispositif « nature morte » comme principe clé de la mise en réseau d’objets hybrides, mise en réseau caractérisée par une instabilité ontologique et fonctionnelle. Le topos littéraire des tiroirs aux amours mortes en offre une illustration éloquente, au niveau microtextuel. Enfin, la nature morte elle-même, en tant que genre ou effet, est sujette à une hybridation entre différents régimes de valeurs matériels, au niveau macro-structurel.
This paper uses a wide angled lens to look at the objects assembled and cut out for “still lives” as historically grounded systems or devices, in order to put into question the social mode of life of objects, that is to say, the foundations of a material culture whose examination and conceptual modelling the writers of the 19th century decided to undertake. The purpose here is, against the grain of idealising interpretative practices, to understand the « still life » device as a key principle allowing for the networking of hybrid objects, a networking characterised by functional and ontological instability. The literary topos of a lost love at the bottom of the drawer is a telling example of this phenomenon at a micro-textual level. In fine, the still life itself, as a genre or an effect, is subject to hybridisation between different modes of valuation at the macro-structural level.