Romantisme N°200 (2/2023)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
Si aujourd’hui faire la planche désigne expressément une position aquatique, sa signification, à la fin du XIXe siècle, recouvre différents sens et différentes réalités. C’est ce système d’échos poétiques et sémantiques que l’article se propose d’analyser, en s’appuyant sur la presse française, tant les quotidiens que les périodiques littéraires et artistiques. Le déploiement de cette expression est ballotté entre la satire d’un phénomène social contemporain et l’imprégnation, plus profonde mais quasi implicite et inconsciente, d’un imaginaire commun qui ne cesse de refluer et de se rejouer, jusque dans les pratiques les plus ludiques, réelles, fictives ou artistiques. Ces emplois montrent, telle est notre hypothèse, la cristallisation d’un état d’esprit fin de siècle.
The French expression faire la planche is now specifically aquatic — it designates someone who is floating on their back in the water. But at the end of the 19th century it had a variety of meanings. This paper analyses its system of poetic and semantic echoes, through texts taken from the French press, the daily press as well as literary and artistic periodicals. This expression’s expansion is buffeted between satire regarding a contemporary social phenomenon and a deeper but quasi implicit and unconscious impregnation with a collective imagination that never ceases to ebb and play itself out anew, including in the most playful practices, real, fictive or artistic. These uses indicate, or so we purport to show, the crystallisation of a “ fin de siècle” spirit.