Annales de Géographie n° 658 (6/2007)
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L’évolution de la politique des zones franches indiennes ne reflète que très imparfaitement l’ouverture au monde de ce pays. Lancées très timidement, elles se sont multipliées récemment, une récente législation libérale reflétant la place croissante de l’Inde dans la mondialisation. Mais elles n’ont toujours pas une importance comparable à celle de beaucoup d’autres pays du Sud, l’Inde ayant d’autres forces sur quoi compter. La nouvelle carte des zones franches correspond à une certaine diffusion spatiale puisqu’elle favorise les marges des mégapoles et non leur centre, mais à l’échelle nationale c’est toujours la concentration qui l’emporte, le long des littoraux ou près des grandes villes. De nouveaux acteurs apparaissent, en particulier les États fédérés et les promoteurs privés, ce qui complexifie encore la dialectique entre intérêt national et intérêt local : les États disposent de plus d’autonomie, et, au risque de l’expulsion des agriculteurs vivant dans les zones aménagées, l’on se trouve désormais dans une logique de spéculation immobilière autant que de pénétration des marchés mondiaux.
The changes in free-trade zone policy do not exactly follow the successive steps having lead to economic liberalization in India. After a timid launching Special Economic Zones (SEZ) recently grew in number thanks to an act proving the affirmative place of India in globalization processes. Fiscal incentives as well as good infrastructure are key factors. But free-trade zones do not have yet the same importance as in other Southern countries since India is endowed with other assets to rely on. The new map of SEZ highlights some spatial diffusion, at the fringe of megapolises, even though concentration is still dominant at the national level along the coasts and in the main metropolitan areas. New actors have appeared, in particular Union States and private developers. This makes even more complex the dialectic of national versus local interest : the States are given some autonomy, and land speculation might displace many villagers on behalf of “public purpose”.