La géographie du sport et celle du running en particulier sont peu développées en France, alors que les pratiques sportives occupent une place essentielle dans nos sociétés et que l’activité de running est l’une des plus fréquentes. Notre entrée dans la recherche vise à questionner les dimensions spatiales de ce type de pratique sportive, en observant l’offre de courses à pied hors stade et en la resituant dans sa dimension diachronique, de façon à comprendre dans toute son épaisseur spatio-temporelle le processus d’explosion et d’essaimage des courses. La mobilisation des formulaires de demandes d’organisation d’une course archivés au Comité de Vendée d’athlétisme a permis de constituer une base de données des courses à pied ayant eu lieu sur la période 1990-2019 dans ce département, et de mesurer ainsi les dynamiques spatio-temporelles des courses à pied sur une période de 30 ans au cours de laquelle ce type d’événements a connu un essor important. L’analyse fait ressortir quatre résultats majeurs : la très forte instabilité des courses à pied, ce qui témoigne à la fois de la dynamique mais aussi de la fragilité du phénomène, le changement de spatialité majeur avec le passage de la route à la nature, l’autonomisation de la course hors stade vis-à-vis de la Fédération française d’athlétisme (FFA) et enfin une géographie des courses qui oscille entre essaimage et poches de concentration.