Annales historiques de la Révolution française n° 353 (3/2008)
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Albert Mathiez, le grand historien de la Révolution française, n’a pas été reconnu, y compris dans la Société des études robespierristes qu’il fonda en 1907, comme l’un des premiers critiques lucides – et de gauche – de la Révolution bolchevik. Son bref passage au Parti communiste de 1920 à 1922, témoigne de son refus de dissocier socialisme et démocratie. En 1930, il devint une cible de l’historiographie stalinienne, qui condamna l’historien Mathiez, mais aussi « le jacobinisme » comme des adversaires de la « révolution prolétarienne ». Dans sa défense menée de 1930 jusqu’à sa mort en 1932, Mathiez jeta les pierres précieuses d’une critique lucide du phénomène stalinien à sa naissance.
Albert Mathiez, the great historian of the French Revolution was not recognized, nor the Société des études Robespierristes he founded in 1907, as one of the fi rst lucid critiques ñand of the Left ñof the Bolshevik Revolution. His brief period in the Communist Party from 1920 to 1922 attests to his refusal to separate socialism and democracy. In 1930, he became a target of Stalinist historiography, which condemned the historian Mathiez, but also « jacobinism » as adversaries of the proletarian revolution. In his defense conducted in 1930 until his death in 1932, Mathiez mounted a lucid critique of the phenomenon of Stalinism at its birth.