ANNALES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE Nº417 (3/2024)
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De 1793-1794 à 1802-1803, trois colonies franc¸aises connaissent la liberté générale, après l’abolition de l’esclavage. Si, en Guadeloupe et en Guyane, l’esclavage est rétabli, Saint-Domingue devenue indépendante sous le nom d’Haïti conserve cet héritage de liberté. Toutefois l’abolition de l’esclavage pose la question du passage du travail servile au travail libre. Les autorités coloniales multiplient les règlements de culture auxquels essaient de se soustraire les anciens esclaves. Elles n’imaginent pas une économie en dehors de la traditionnelle plantation. Le général Toussaint Louverture qui prend le pouvoir à Saint-Domingue conserve le même schéma de pensée économique. La militarisation de ces sociétés coloniales entraîne une rupture entre cultivateurs et soldats de couleur y compris lorsque leurs officiers s’emparent du pouvoir, comme c’est le cas à Saint-Domingue.
From 1793-1794 to 1802-1803, three French colonies enjoyed general freedomfollowing the abolition of slavery. If slavery in Guadeloupe and French Guiana was re-established, in Santo Domingo the country became independent under the name of Haiti, conserving its heritage of freedom. The abolition of slavery, however, raised the question of the transition from slave labor to free labor. The colonial authorities increased the number of cultivation regulations that former slaves sought to evade. They could not imagine an economy outside the traditional plantation. General Toussaint Louverture who seized power in Saint-Domingue maintained the same style of economic thinking. The militarization of these colonial societies led to a rupture between farmers and soldiers of color, even when their officers took power, as in Santo Domingo.