Histoire, Économie & Société (2/2018)
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Les cent huit mentions de processions dans le Journal de Hardy répondent à la fois à une expérience individuelle et à un souci de noter l’événement. Elles rappellent les usages, origines, rangs et parcours, mais également les troubles et accidents. La procession est à la fois reliée à la piété et à la politique. Hardy reprend les traits des récits jansénistes des cortèges en insistant sur le Saint-Sacrement. Il partage la ferveur des marches à Sainte-Geneviève. Il replace la procession dans un vocabulaire politique, par les équilibres institutionnels qu’elle donne à voir, par les réactions des spectateurs, mesure de l’opinion publique qui peut déboucher sur l’émeute. La procession prend ainsi toute sa place dans le journal comme rituel religieux, acte social et culture politique.
The 108 mentions of processions in Hardy’s Journal reflect both individual experience and a desire to document such events. These passages evoke the customs, origins, participants and routes associated with processions, as well as the attendant troubles and accidents. Processions were tied to both piety and politics. In emphasizing the Feast of Corpus Christi, Hardy borrows from Jansenist accounts such events. He portrays the fervour demonstrated at processions dedicated to Sainte-Geneviève. He uses a political vocabulary to describe the institutional balance that these events expressed, as well as spectators’ reactions—an expression of public opinion capable of sparking riots. The processions featured in Hardy’s Journal are therefore multi-dimensional phenomena : religious rituals, social acts and expressions of political culture.