
Histoire, économie & société (3/2009)
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La question de la sanctification du dimanche a été abondamment traitée dans les mandements et lettres pastorales des évêques français du XIXe siècle. Alors qu’on enregistre dans la plupart des diocèses français, dès la première moitié du siècle, une baisse de la pratique dominicale, les prélats se mobilisent à partir de 1830 pour lutter contre le développement du travail du dimanche qui détourne les catholiques du chemin des églises et fait progresser l’indifférence dans les mentalités. Sont tour à tour invoqués sous les plumes épiscopales des arguments d’ordre moral et religieux, social et économique, intellectuel et politique, pour alerter les Français contre une tendance qui menace les équilibres familiaux et institutionnels et risque de bouleverser en profondeur l’ordre établi. Cet enseignement pastoral est complété par un engagement auprès des associations laïques qui se constituent un peu partout au tournant des années 1850 dans les grandes villes du pays pour faire respecter l’idée du repos dominical obligatoire, et par quelques actions isolées auprès des pouvoirs publics pour contraindre l’État à donner l’exemple dans ce domaine. Mais ces interventions restent relativement discrètes, signe que les évêques préfèrent s’en tenir au terrain qui est le leur, celui de la pastorale.
The theme of sanctifying Sunday was abundantly treated by the pastoral letters of the French bishops of the 19th century. As soon as they perceived a decline of the religious practice on Sundays in the beginning of the century, the prelates decided to fight the habit to work on this day, since it opened the way to secularization and increased religious indifference. Moral and religious, social and intellectual, political and economical arguments were developed by the bishops to alert the population against what they considered as a threat on the familial and social balance. Their teaching is implemented by their siding with lay associations appearing here and there in the country around 1850 and defending the idea of Sunday rest. By raising publicly some questions to the different governments, the bishops tried also to contraint the state to be exemplary on this issue. Nevertheless, the episcopal interventions of that sort remain relatively rare ; usually the French bishops are more desiring to stay on the ground they know the best, the pastoral ground.

