La présente contribution analyse des cas d’échecs de conversion à la foi chrétienne ainsi que des tentatives de reconversion au judaïsme par des femmes qui appartenaient à la multitude des gens « ordinaires ». Ces cas sont appropriés pour examiner les « interstices » évoqués par Homi Bhabha, lesquels deviennent ici des espaces hétérogènes de « société semi-neutre », tel que les a définis Jacob Katz. Dans la perspective de l’anthropologie historique, la présence féminine des converties, quia façonné la vie quotidienne hors du contrôle institutionnel et les interstices « entre judaïsme et christianisme », devient pertinente. Les Lois de Tolérance appliquées dans l’empire des Habsbourg (1781/1782) et les difficultés créées dans certains cas par la Loi juive compliquèrent particulièrement ces destins féminins.