Histoire, Économie & Société (4/2016)
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Cet article étudie les rapports maîtresse-serviteurs dans la petite noblesse de province au XVIIIe siècle à partir d’une étude de cas. Le discours que tient la Vendômoise Mme de Marans, dans ses journaux personnels et dans sa correspondance, met en évidence les représentations des châtelaines concernant leur rôle au château et dans la société, et concernant la domesticité masculine et féminine. Les pratiques quotidiennes qui ressortent de la correspondance, des actes de la pratique et des registres paroissiaux, montrent le décalage entre discours et réalité, et l’ambiguïté des rapports maîtresse-serviteurs, entre mépris envers le groupe et affection pour les individus. Les moyens de contrôle et pression du maître mis en évidence à la ville par Sarah Maza se retrouvent et à la campagne, et sous direction féminine.
Based on a case study, this paper analyses the mistress-servants relationship in the 18th century French gentry. Mme de Marans lives in her manor in Bas-Vendômois. Her commonplace books and her letters show women of the gentry’s views about their role in the manor, about how they participate in society, and about domestic service. Letters, notarial deeds and parish registers reveal daily practices, and the gap between arguments and facts. The mistress-servants relationship is ambiguous and hesitating between social contempt and human warmth. Sarah Maza depicted a urban relation based on the control of the master ; in the country, a mistress uses the same ties that bind.