
Histoire, Economie et Société (4/2025)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
Le présent article explore le « paradoxe de l’autorité » auquel sont confrontés les révolutionnaires corses : s’imposer comme une puissance coercitive et, dans le même temps, exercer une force séductrice envers les populations et, plus spécifiquement, auprès des acteurs du marché. Notre réflexion interroge par quels moyens le proto-État rebelle mené par Pascal Paoli (1755-1769) parvient à s’insérer dans le marché comme un régulateur et, in fine, comme un État pleinement légitime sur son territoire. Notre réflexion invite donc à faire passer la guerre menée par les Corses contre la Sérénissime République de Gênes au second plan de la lecture : se déploie ainsi l’idée que pour affronter un État, plus que le combattre, mieux vaut le remplacer sur le territoire.
This article explores the « paradox of authority » faced by Corsican revolutionaries : to establish themselves as a coercive power and, at the same time, exert a seductive force on the population and, more specifically, on market actors. Our analysis examines by what means the rebel proto-state led by Pascal Paoli (1755-1769) manages to insert itself into the market as a regulator and, ultimately, as a fully legitimate state over its territory. Our reflection thus invites to place the Corsican war against the Republic of Genoa in the background : we can thus underline the idea that a state, more than being fought against, must be replaced on a territory.

