Revue de l'histoire des religions (4/2020)
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En renouvelant les discours sur la sécularisation des religieuses, les réformateurs protestants ouvrent la voie à une série de réflexions sur les aspects concrets de la sortie des couvents. La solution privilégiée est le mariage des ex-religieuses, à la fois palliatif économique et gardefou contre tout débordement charnel. Les autorités protestantes peuvent choisir de financer ces mariages par des dots ou des pensions, alors que le pouvoir royal complique, en France, l’accès aux héritages des anciennes religieuses qui se seraient mariées, voire, en Angleterre, les force à divorcer. Or face aux constructions théoriques et juridiques, les parcours individuels de sécularisation des religieuses révèlent le plus souvent une précarisation sociale et économique, même dans le cas d’un mariage.
By renewing discourses on the secularisation of nuns, protestant reformers opened the way to a series of reflexions, focusing on political and down-to-earth aspects of the departure from convents. The first solution offered to ex-nuns was marriage, which was considered as an economic and moral solution preventing carnal excesses. Protestant authorities would offer them dowries, whereas in France, these women struggled to inherit if they married, and, in Marian England, were even forced to divorce. The individual trajectories followed by secularised nuns must be questioned. Indeed, they reveal that this process mostly led this women to experience social and economic precarity, even in the case they were married.