L’auteure analyse de façon critique la notion de « handicap linguistique » pour mettre en lumière les arguments sur lesquels elle se fonde. Il s’agit de montrer qu’elle n’a de valeur qu’en discours et ne renvoie en aucun cas à un déficit de compétences des élèves concernés. Elle s’interroge sur le rôle de l’école en particulier et de la société en général dans la persistance à stigmatiser et, d’une certaine manière, à contraindre à l’échec scolaire, certains individus. L’étude s’appuie sur des entretiens avec des enfants, des adolescents et des jeunes adultes, à priori concernés par le « handicap linguistique », pour montrer comment ils intègrent et participent malgré eux, malgré la réalité des pratiques langagières appréhendable, au maintien d’une telle catégorisation, bien qu’elle leur soit défavorable.