Langue française n° 177 (1/2013)
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Nous nous proposons d’analyser le fonctionnement sémantique des adverbes totalement, complètement et entièrement intégrés à la sous-classe des adverbes de complétude au sein des adverbes de manière quantifieurs chez Molinier & Levrier (2000). Nous étudions en particulier ces adverbes dans les constructions verbales transitives pour reconnaître, d’une part, un fonctionnement strictement quantitatif, qui respecte la contrainte de télicité (détruire totalement une ville / *regarder totalement le tableau), et nécessite une structure; partie/tout pour le sujet ou l’objet du verbe et, d’autre part, un fonctionnement qualitatif qui n’est pas soumis à cette contrainte de télicité et produit éventuellement une intensification (avoir totalement raison). La comparaison entre les trois adverbes au moyen d’exemples attestés montre qu’à l’effet de sens intensif sont associées des exigences contextuelles spécifiques qui peuvent varier selon l’adverbe employé.
This paper is an attempt to study, from a semantic point of view, the French adverbs with the suffix –ment: totalement, complètement and entièrement. We describe the use of these “completion adverbs” (Molinier & Levrier 2000) in the direct transitive construction. We identify a quantitative value which impose a constraint of telicity (détruire totalement une ville / *regarder totalement le tableau). We also identify a qualitative use which doesn’t impose such a constraint and eventually produces an intensive interpretation (avoir totalement raison). Through the analysis of real exemples, we then describe their typical context and discuss the respective uses of the three adverbs.