Romantisme n° 140 (2/2008)
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Lorsqu’on parle de la « versification parnassienne », c’est en pariant sur une homogénéité illusoire et le plus souvent, en supposant une « rigueur » liée à une réaction néoclassique au Romantisme (impassibilité, engouement pour l’Antiquité et l’Art pour l’Art…). En réalité, les poètes du Parnasse contemporain, qualifiés par leurs détracteurs de « formistes », ont été dans bien des cas à l’avant-garde de l’expérimentation et l’étude des discordances affectant en particulier la césure, qui ont choqué les recenseurs contemporains et attiré l’attention narquoise ou complice des parodistes, montre autant que leur intérêt pour le recyclage de formes fixes oubliées que la nébuleuse parnassienne poursuivait et radicalisait les réformes initiées par leurs prédécesseurs romantiques, et notamment par Hugo.
When critics talk of “Parnassian versification”, they assume wrongly both the homogeneity of the poets involved and a “rigourousness” whose context is supposedly that of a neo-classical reaction to Romanticism (impassibility, an obsession with antiquity, Art for Art’s sake…). In reality, the poets of the Parnasse contemporain, described by their adversaries as “formists”, were in many cases in the vanguard of experimentation. Their discordances, affecting in particular the caesura, shocked contemporary reviewers and attracted the sardonic or affectionate attention of parodists. Analysis of these effects shows as much as their recycling of forgotten poetic forms that the Parnassian nebula pursued and radicalised the reforms set in motion by their romantic predecessors, and in particular by Hugo.