
Romantisme n° 149 (3/2010)
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Avant de développer sa réflexion sur le thème de la folie ou de sa folie dans Aurélia, Gérard de Nerval a abordé ce même thème en recourant, soit implicitement soit explicitement, à des écrits que d’autres lui ont consacrés. La préface des Illuminés, intitulée « La Bibliothèque de mon oncle », se calque discrètement sur un passage du portrait littéraire que Hippolyte Babou a donné de lui, et Nerval y cherche un moyen pour détourner la folie à la manière d’Erasme dans l’Éloge de la Folie. Les introductions de Lorely et des Filles du feu contiennent de nombreuses lignes tirées d’articles biographiques sur sa crise de folie, écrits par Jules Janin ou encore Alexandre Dumas. Nerval fait semblant de répondre à ses amis biographes pour exposer sa propre théorie sur la folie et la création poétique. Afin de dire sa folie, Gérard de Nerval a ainsi été amené à créer une écriture dialogique à partir de textes écrits par des personnes de son entourage à son propre sujet.
Before developing the theme of madness, or more specifically, his personal state of madness in Aurélia, Gérard de Nerval explores madness implicitly and explicitly through passages written about him by other authors. The preface of Illumines, named « the Library of my uncle », is based on the text of his literary portrait written by Hippolyte Babou, and in this representation, Nerval tries to find a way to cope with his own madness by modeling Erasmus in Praise of Folly. The introductions of both Lorely and Les Filles du feu contain many citations from the biographical writings of Jules Janin and Alexandre Dumas, and Nerval feigned response to his biographer friends in order to explain his theory on madness and his poetic creations. Finally, as a platform for speaking of his madness, Gérard de Nerval created a dialogical ‘écriture’ by using various passages written about him by friends.

