Le français aujourd'hui n° 164 (1/2009)
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Cet article analyse quelques unes des réactions suscitées au sein de la communauté linguistique par le prérapport et le rapport dits « Bénisti » (2004 et 2005). Ces rapports sont des discours qui font rire, mais aussi des discours de pouvoir, et de ce point de vue ils sont « grotesques » au sens de Foucault (1974, 1999). Pétitions, lettres ouvertes, colloques sont autant de réponses à un discours politique pressenti comme une négation du discours scientifique sur le plurilinguisme. Or le consensus affiché en ces circonstances apparait plus comme une nécessité rhétorique que comme une réalité. Les représentations du « mauvais locuteur du français » en délinquant restent séduisantes, y compris pour certains linguistes, et leur pouvoir auprès du grand public comme de la presse invite la communauté scientifique à poursuivre ses actions. L’analyse historique et épistémologique des idées linguistiques est de ce point de vue un outil indispensable à la construction des débats.