La réduction des inégalités sociales, scolaires et sociolangagières est un thème récurrent dès qu’il est question d’école, et en particulier d’école maternelle. Malgré ces discours, martelés tant dans la presse que dans la littérature scientifique, les écarts entre milieux sociaux se creusent et la mobilité sociale supposée être alimentée dès les débuts de la scolarité obligatoire se révèle être une idée aussi relayée qu’utopique. Cette contribution interrogera la question de la réduction des inégalités en lien avec lemythe de l’égalité des chances, et avec la possibilité d’encourager certaines pratiques vertueuses à même d’améliorer la sécurité linguistique et le vécu scolaire des élèves de milieux populaires, en considérant que l’hétérogénéité langagière en maternelle est une donnée avant de constituer un problème à résoudre.