Langue française n° 188 (4/2015)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
Cet article s’inscrit dans le cadre d’un projet de constitution d’une théorie linguistique appelée Théorie des objets discursifs (TOD) : concevoir un objet discursif comme une synthèse d’apparences, appréhendable par la diversité des formes, et les formes en fonction des rapports que l’on entretient avec elles, permet de définir l’acte de nommer comme un processus discursif qui joue sur différentes strates de l’activité langagière, au fil des formes sémantiques, discursives et sociodiscursives. Nous analysons comparativement les objets discursifs PIGEON et MOUTON, et montrons que si les topoï des deux objets peuvent se rejoindre (plumé/tondu), les processus sémantiques à l’oeuvre dans l’épaisseur des formes diffèrent : la forme sémantique du vocable mouton importe avec elle le suivisme et le caractère commun/banal, et lorsque les procédés discursifs de profilage orientent certains emplois vers tondu/spolié, les autres dimensions peuvent ressortir lors d’autres actualisations discursives.
This paper presents how the Theory of discursive objects (Théorie des objets discursifs, TOD) considers naming as a speech act, observable by the constitution of forms in discourse. We define a discursive object as a synthesis of appearances, apprehended by the diversity of forms in discourse, and naming as a discursive process that plays on different levels of the linguistic activity. The “ply” of a form is grasped through the concepts of semantic, discursive and sociodiscursive forms. To illustrate this, we analyze the discursive objects PIGEON and MOUTON. We show that if topoï of the two objects can be similar (plucked/sheared), the semantic processes are different. Meaning can be defined according to the diversity of the forms offered in discourse, summarized by the discursive object.