Littérature nº195 (3/2019)
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À rebours des discours qui proclament la fin des utopies, le présent article défend l’hypothèse que ces dernières subsistent sous une forme singulière au sein de la littérature contemporaine : l’utopie n’est plus une société idéale ou un projet universel à accomplir, mais bien un potentiel critique – à la fois subversif et inventif – qui s’actualise sous la forme de lignes spatiales en mouvement. En analysant les lignes qui structurent l’espace de L’Équipée Malaise de Jean Echenoz, nous montrerons comment celles-ci démontrent la puissance d’un potentiel utopique à l’oeuvre dans l’ensemble du texte.
Against the grain of discourses proclaiming the death of utopias, this study assumes that the latter remain in a singular form within contemporary literature : utopia is not merely an ideal society or a universal project to fulfill, but rather a critical potential – both subversive and inventive – materialized in the form of spatial lines in movement. By analyzing the lines that structure the space of Jean Echenoz’s L’Équipée malaise, we will show how these lines demonstrate the power of a utopian potential working through the whole of the text.