Romantisme n° 144 (2/2009)
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Dans ses premières chroniques de La Dépêche de Rouen et de Normandie, Alain nomme à plusieurs reprises un de ses confrères, Henri Harduin, qui est alors bien connu pour son pacifisme. Cette étude s’attache à comprendre les raisons pour lesquelles Alain est attentif aux « Propos d’un parisien » où Harduin ridiculise Brunetière ou débat avec Tolstoï. Elle montre qu’Alain est alors à la recherche d’un nouveau mode d’implication journalistique dans le débat politique. À la différence des chroniques d’Harduin, les « Propos du dimanche » se développent en effet sur les fondements d’une analyse philosophique des besoins de la démocratie et se caractérisent par un effort – que parachèvent les « Propos d’un Normand » – visant à poser les bases rhétoriques d’un journalisme d’idées plutôt que d’opinion, dont Alain attend qu’il fasse naître des débats authentiquement démocratiques.
In the very first papers he gives to the Dépêche de Rouen et de Normandie, Alain mentions several times the name of his colleague Henri Harduin who is known as a great pacifist at the beginning of the century. This study attempts to explain why Alain pays attention to the “Propos d’un parisien” in which Harduin mocks Brunetière or criticises Tolstoï. It shows that Alain is at that time seeking for a new journalistic way of involvement in every day politics and debates. Compared to Harduin’s “Propos d’un parisien”, his “Propos du dimanche” appeared to be supported by a philosophical analysis of the needs of democracy and characterized by an attempt – achieved later in the “Propos d’un normand” – to establish the rhetorical bases of a journalism more interested in ideas than in beliefs and able to give way to truly democratic debates.