
Romantisme n° 178 (4/2017)
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L’idée de la pluralité des mondes, née sous la plume de Giordano Bruno à la fin du XVIe siècle, a fasciné les écrivains des Lumières et de l’époque romantique. Outre la forme du dialogue philosophique, la révélation des mondes pluriels a été très tôt associée au récit onirique, et de nombreux auteurs ont relaté leur voyage vers les autres mondes en racontant un rêve. Mais chez une constellation d’auteurs romantiques, le voyage astral à travers les mondes multiples s’éloigne radicalement de la science-fiction et devient symétrique d’un voyage intérieur. Chez Edward Young déjà, et plus encore chez Jean Paul, Novalis et Nerval, le rêve cosmique nourrit l’espoir de trouver une planète où les vivants et les morts seraient réunis, dans un imaginaire empreint de néoplatonisme où les myriades du ciel décuplé correspondent à l’expansion galopante du Moi.
The idea of a plurality of worlds, first conceived of by Giordano Bruno at the end of the 16th century, fascinated the Romantic writers and those of the Enlightenment. The form taken by the revelation of this plurality, besides that of the philosophical dialogue, was early on linked to dream narratives, and many writers have recounted their travels in other worlds through describing a dream. But within a constellation composed of Romantic writers, this star trek through multiple worlds rapidly quits the world of science fiction to become the mirror image of a spiritual voyage. With Edward Young already, and even more with Jean Paul, Novalis, and Nerval, the cosmic dream nourishes the hope of finding a planet where the dead and the living might be reunited, within an imagination informed by Neo-Platonism – where the myriads of a ten-fold cosmos mirror the lightning expansion of the Self.

