Quand le costume d’Emma Livry s’enflamme sur la scène de l’Opéra de Paris en 1862, les journaux s’empressent de relater l’événement puis la longue agonie de la victime. À sa mort, le fait divers laisse place à la mythographie, narrant le destin de la jeune danseuse vertueuse et prometteuse disparue prématurément. Cet article s’intéresse à la construction littéraire de la vedette et, au-delà, au risque majeur qu’est le feu pour les théâtres au XIXe siècle. En dépit des accidents fréquents, touchant particulièrement des artistes femmes, les mesures prises pour éviter les incendies se révèlent souvent insuffisantes et la responsabilité des administrations rarement reconnue devant la justice.