Carrefours de l'éducation n°44 (2/2017)
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La question des fondements épistémologiques autour de la vérité et de la réalité s’articule d’un pôle positiviste rationaliste à un pôle relativiste narratif. Est-ce que la prise en compte de cette polarisation permettrait de mieux comprendre les problématiques engageant des concurrences entre les régimes épistémiques lorsque celles-ci s’invitent dans les cours de sciences ou d’éthique à l’école obligatoire ? 81 adolescents du secondaire 1 et 125 jeunes adultes se destinant au métier d’enseignant ont répondu à un questionnaire portant sur leur compréhension des concepts de réalité et de vérité. Cette enquête exploratoire, menée en Suisse romande, rappelle la domination du positivisme dans les rapports aux savoirs notamment scolaires, elle questionne également la légitimité de cette hégémonie, en regard du nombre de connaissances enseignées qui échappent à ce champ paradigmatique.
The question of the epistemological foundations of the concepts of truth and reality is articulated relatively to two poles, a rationalist and positivist one, and a relativist and narrativist one. Could taking this polarisation into account lead to a better understanding of the issues that emerge when competing epistemological regimes invite themselves into science or ethics classes during compulsory public schooling ? 81 teenagers from the first stage of Secondary school (Middle school) and 125 young adults training to be teachers answered a questionnaire aiming to understand their concepts of reality and truth. This research, located in French-speaking Switzerland, brings back to mind the domination of positivism in the relationship to knowledge, in particular in school, and also puts into question this hegemony, given the number of disciplines taught that do not fall within its paradigm.