
Carrefours de l'éducation n° 33 (1/2012)
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L’aide aux élèves est une notion peu interrogée dans les travaux de recherche en éducation. La difficulté à circonscrire la notion résulte sans doute de ses multiples occurrences et emplois dans le champ scolaire. Dans le cadre d’une étude anthropo-didactique, nous présentons des résultats qui visent à interroger l’adéquation entre les intentionnalités professorales initiales (aider les élèves en difficulté) et les résultats obtenus. À travers quelques exemples, nous interrogerons les dispositifs d’aide dans un contexte d’enseignement mathématique d’adaptation scolaire au secondaire. Nous montrerons qu’au contraire du but initial recherché, ils contribuent massivement à compliquer le travail des élèves voire à le suspendre, au point que celui-ci devienne incertain et chaotique. Nous nommerons ce phénomène didactique : « effet Pharmakéia » en référence au terme grec classique signifiant tout à la fois « remède » et « poison ».
The idea of helping students is not much studied in education research. The difficulties is defining and limiting the concept are certainly due to its multiple occurrences and uses within the school setting. The context of an anthropological and didactic study has led to results which aim to examine the adequacy between the professor’s initial intentions (to help pupils with learning difficulties) and his/her results. A few examples will enable us to put into question the arrangements for helping students in the context of the teaching of maths to enable students to adapt to high school. We will show that these arrangements, rather than helping, contribute hugely to complicating and even suspending the students’ work, to the point that it can become ill assured and chaotic. We call this didactic phenomenon the “Pharmakéia effect” in reference to the word in classical Greek meaning both “medicine” and “poison”.