Carrefours de l'éducation n° 33 (1/2012)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
En Italie, le syndicalisme enseignant se développe dans les années 1960, dans un esprit d’opposition à la tradition fasciste de l’administration publique. La majorité des enseignants syndiqués adhère aux grandes centrales des travailleurs. Celles-ci, au cours de la décennie 1970, s’engagent dans des initiatives pour les réformes des services publics y compris de l’école. Les organisations syndicales s’efforcent d’harmoniser les intérêts des enseignants avec ceux des usagers. Au seuil du nouveau millénaire, l’Italie expérimente une politique qui diminue le rôle de l’État dans les services publics et le service éducatif. Inspirée par une idéologie néolibérale, cette politique s’attaque aux enseignants en tant que « fonctionnaires ». Le système éducatif se décentralise, le chef d’établissement prend plus de pouvoir, le droit privé règle le travail de l’enseignant, son salaire est soumis à des critères d’efficacité. Dans les plateformes syndicales, les finalités liant la profession à la qualité du service disparaissent. Quel impact a le changement de la politique syndicale sur la définition et la construction de la profession et sur son rapport aux usagers du service éducatif ? L’article présente les résultats d’une analyse des actes des Congrès syndicaux, des plateformes contractuelles et de discours des leaders des syndicats enseignants italiens dans les trente dernières années.
In Italy, in the sixties, teachers’ unions developed in opposition to the fascist tradition of public administration. The majority of unionised teachers joined unions federated with workers from other sectors. During the seventies, these unions multiplied initiatives to reform public services, including education. The unions tried to get the interests of teachers and of parents and pupils to converge. With the new millennium, Italy experimented with policies diminishing the role of the State in public services and in education. These policies, infused with neoliberal thinking, attacked teachers as « civil servants ». The school system was decentralised, school principals gained more power, teacher salary was related to efficiency and teaching contracts were submitted to private law. In the programmes elaborated by the unions, goals linking the profession to the quality of service were eliminated. What impact are these new union policies having on the definition and on the construction of the profession, and on its relationship with parents and pupils ? This paper presents the results of the analysis of the minutes of the main teachers unions congresses, of contractual platforms, and of union leader speeches for the last thirty years.