Carrefours de l'éducation n° 33 (1/2012)
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Depuis bientôt vingt ans, la plupart des syndicats de l’enseignement a rejoint le mouvement syndical international général. Ce processus a mis fin à l’existence des organisations « professionnelles ». Parmi celles-ci, la Fédération internationale des professeurs de l’enseignement secondaire officiel (Fipeso) a occupé une place éminente. Pourtant, elle a été longtemps plutôt européenne et, pour cela, suspectée d’être élitiste et d’incarner les divisions des enseignants en Europe. Mais, comme la Confédération mondiale des organisations de la profession enseignante (Cmope) dont elle était une fédération constituante, elle a su tirer profit de son non-alignement au temps de la guerre froide pour attirer des syndicats avant tout soucieux de favoriser l’unité de la profession enseignante. Elle est devenue dans les années 1980 une fédération représentée sur les cinq continents et a joué un grand rôle dans le développement syndical en Afrique ou en Amérique latine, ainsi que dans l’accueil des syndicats des pays de l’Est européen après la chute du mur de Berlin. L’objet de cet article est de revenir sur quelques moments clés de cette histoire paradoxale.
For the last twenty years or so, the majority of the world’s teachers unions have joined the general international trade union movement. This process has put an end to the existence of the international “professional” (specialised) organizations. Among these, the Fédération internationale des professeurs de l’enseignement secondaire officiel (Fipeso) (International Federation of Secondary Teachers) had had a prominent position. However it had been for a long time considered as essentially European and, because of this, suspected of being elitist and of embodying the divisions among teachers in Europe. But, as did the Confédération mondiale des organisations de la profession enseignante (Cmope) (World Organisation of the Teaching Profession (WCOTP)) of which it was a constituent federation, it took advantage of its non-alignment during the Cold War to attract unions above concerned with maintaining the unity of the teaching profession. In the 80s it was an organisation represented on all five continents and played an important role in developing trade unions in Africa and Latin America, as well as in integrating East European teachers’ unions after the fall of the Berlin Wall. The purpose of this paper is to review some key moments in this paradoxical history.