Romantisme n° 136 (2/2007)
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Entre 1840 et 1842, plus d’une centaine de petits livres appelés Physiologies firent leur apparition à Paris. Publiés par nombre d’éditeurs différents, oeuvre de dizaines d’auteurs et de caricaturistes, ces petits volumes illustrés offraient des stratégies cohérentes bien au-delà de leur vogue singulière. Ils élaboraient en particulier un projet critique pour théoriser le Paris de la monarchie de Juillet. Cet article explore la façon dont les Physiologies fabriquèrent les regards et les apparences des Parisiens du XIXe siècle. Il considère les buts explicites et implicites de cette « oeuvre-monde » populaire, et soutient que les Physiologies ont mis en avant une théorie du regard, ce que cet article appelle une « optique-monde ».
Between 1840 and 1842, over a hundred small books called Physiologies appeared in Paris. Published by a number of different editors with dozens of different authors and caricaturists, these small illustrated volumes offered consistent strategies well beyond their singular fashionability. They especially imagined a coherent project for theorizing July Monarch Paris. This essay explores how the Physiologies fabricated the looks and the appearances of nineteenth-century Parisians. It considers the implicit and explit goals of this popular “oeuvremonde”, and claims that the Physiologies put forward a theory of looking, what this essay calls an “optique-monde”.