
Romantisme n° 156 (2/2012)
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La critique de la poésie en prose baudelairienne a souvent souligné son manque de cohésion tonale et thématique. Mais ce manque apparent pourrait cacher une logique partagée : celle de la duplicité. Cet article se penche sur quatre poèmes en prose de Baudelaire (Le Chien et le flacon, Les Bons Chiens, Mademoiselle Bistouri, Le Galant Tireur) dans le but d’identifier certaines allusions intertextuelles qui semblent appuyer l’hypothèse de la mystification, non seulement en raison du caractère voilé de ces allusions mais encore parce que les intertextes eux-mêmes soulèvent la possibilité d’un leurre. Parmi ces intertextes, le Prologue de Gargantua invite à une lecture ésotérique, le passage de Régnier tourne autour du non-dit et Une mystification d’Edgar Poe évoque une vengeance dissimulée.
The critique of Baudelaire’s prose poetry has often noted its lack of thematic and tonal coherence. But this apparent lack might be hiding a shared logic : that of duplicity. This study looks at four of Baudelaire’s prose poems, Le Chien et le Flacon, Les Bons Chiens, Mademoiselle Bistouri, Le Galant Tireur, in order to identify certain inter-textual allusions which seem to strengthen the case for a mystification, not only because of these allusions are veiled but also because the texts alluded to themselves evoke the possibility of a red herring. Among these, Gargantua’s Prologue is an invitation to an esoteric reading, the passage from Régnier depends on something it leaves unsaid and Edgar Poe’s Une mystification evokes hidden vengeance.

