Littérature n° 186 (2/2017)
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Depuis son rejet du « réalisme socialiste » dans Le Degré zéro de l’écriture jusqu’à ses critiques de la science dans les pays soviétiques, la pensée politique de Barthes de l’après-guerre témoigne de l’influence constante de son ami trotskiste Georges Fournié qui l’initia au marxisme en 1946, un an avant son séjour à Bucarest Mesurer cette influence permet de réévaluer son rapport au stalinisme. Infléchi par son association avec Maurice Nadeau, son marxisme trotskisant, démarqué de la pensée de Jean-Paul Sartre, reflète la faiblesse de « l’Opposition de gauche » durant la Guerre Froide.
Given that Roland Barthes’s initiation into the Marxism of his sanatorium friend Georges Fournié in 1946 took place only one year before he became a French Lecturer in Bucharest, it is important to consider the young intellectual’s attitude towards Stalinism during this pivotal period in world Communism. From his rejection of ‘socialist realism’inWriting Degree Zero, to his critique of science in Soviet countries such as Romania, Barthes’s political ideas after the War bore witness to the influence of Fournié. Inflected by his friendship with Maurice Nadeau, Barthes’s (mildly) Trotskyist Marxism, clearly different from Jean-Paul Sartre’s thought, reflected the weakness of the ‘Left Opposition’during the Cold War.