ROMANTISME N°193 (3/2021)
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AugusteVestris est, entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle, une figure emblématique d’un vedettariat artistique auquel accède alors une petite élite de danseurs. L’article s’intéresse au Vestris vieillissant et à la construction de l’image posthume du danseur. Il invite à réfléchir à la manière dont une « célébrité du jour » parvient à survivre à son statut éphémère de vedette, réputée pour sa virtuosité, et à s’instituer, sur la longue durée, en gloire de la danse. Le glissement s’opère d’abord par le biais d’une construction mythographique, qui tient à la puissance du nom, ainsi qu’au processus de transmission, qui inscrivent l’histoire individuelle de l’artiste dans une histoire familiale et chorégraphique amenée à se perpétuer à travers lui. L’enjeu de la réflexion est de mettre en lumière les tensions auxquelles se heurte la consécration du danseur dans une époque qui voit émerger le ballet romantique et en délaisse les talents au profit de la figure féminine, tout en nourrissant une fascination pour un xviiie siècle galant dont Vestris pourrait apparaître comme l’une des incarnations.
Auguste Vestris was, between the end of the 18th century and the beginning of the 19th century, an emblematic figure for an artistic stardom from which a small elite of dancers managed to benefit. This paper focuses on the aging Vestris and on the construction of the dancer’s posthumous image. It reflects upon the way a “one-time celebrity” can overcome his or her status as transient star, known for his or her virtuosity, to establish a long-term reputation as one of dance’s glories. The shift starts with the construction of a myth, which depends on the power of the name, as well as on the process of transmission, which places the artist’s individual history within a family and choreographic history that will manage to last through him or her. At issue is to highlight the tensions the dancer’s ultimate recognition faces at a time when Romantic ballet is emerging and its talents are being abandoned in favour of the female figure, while maintaining a fascination for an 18th century of gallantry, which Vestris could seem to embody.