Romantisme N°199 (1/2023)
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Dans « L’affichage céleste », Villiers de l’Isle-Adam imagine une invention capable de projeter dans le ciel de gigantesques images publicitaires. Son intention n’est pas de rendre gloire aux progrès contemporains, mais tout au contraire de dénoncer l’inanité du Progrès. Entièrement placé sous le signe de l’antiphrase ironique, le conte ne loue l’invention que pour, en réalité, mieux railler le positivisme bourgeois qui la sous-tend. Toutefois de cet abîme de Bêtise l’ironiste fait surgir un absurde dont le comique semble finir par le dérider lui-même. Une véritable jubilation se dégage de l’évocation des slogans imaginés par le conteur qui s’amuse à resémantiser images publicitaires et noms de constellations. La voûte céleste devient alors prétexte à une sémiotisation aussi absurde qu’amusante.
In “Celestial Advertising”1, Villiers de l’Isle-Adam imagines a machine capable of projecting onto the night sky gigantic advertisements. His intention is not to glorify contemporary progress but on the contrary to expose the inanity of Progress. Totally dedicated to the use of ironic antiphrasis, Villier’s tale praises this contraption only to better mock the bourgeois positivism which sustains it. However, from these depths of Stupidity the ironist prompts the emergence of an absurdity whose comic nature seems to finally make the author himself smile. Real glee can be felt in the evocation of the slogans invented by the writer who diverts himself by renewing the meaningfulness of advertisements and names of constellations. The celestial vault becomes a pretext for semiotisation, its being turned into meaningful signs as absurd as it is fun.