Carrefours de l'éducation n° 37 (1/2014)
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La quasi-totalité des syndicats enseignants s’est mobilisée, en 2003, contre la deuxième vague de décentralisation qui affectait notamment l’Éducation nationale. Si ce processus a une signification plurielle, sa perception par la majeure partie du syndicalisme enseignant est marquée par une réticence certaine. L’étude des rapports de la Fédération de l’Éducation nationale (FEN), l’organisation dominante du monde enseignant de 1946 à 1992 à la décentralisation, apporte une lecture des racines peu étudiées de ce positionnement. De mai 1968, date à laquelle se formalisent les aspirations décentralisatrices, à la scission de la fédération, cette dernière a été traversée par de multiples lignes de clivage, à la fois idéologiques et corporatives. Prise entre sa volonté d’être un partenaire incontournable des pouvoirs publics, ses divisions internes, et l’évolution du cadre légal ainsi que politique, la FEN est un exemple révélateur. Celui-ci éclaire le progressif raidissement du syndicalisme enseignant face à la décentralisation de l’école.
Almost every teachers’ union pronounced itself, in 2003, against the second wave of devolution, which affected among others Public education. Although the process has a plurality of meanings, its perception by the majority of teachers’ unions is distinctly unfriendly. A study of FEN (Fédération de l’éducation nationale or dominant teachers’ union since 1946 to 1992) reports on the devolution process highlights the little known roots of this reticence. From May 1968, when aspirations for devolution crystallised, to the Federation’s split, the latter found itself torn by multiple divisions, both ideological and corporatist. Stuck between its desire to be a necessary partner for the public institutions and the evolution of both the legal and the political framework, the FEN is a revealing example, which sheds light on the gradual increase of the teachers’ union’s rigidity towards devolution of powers regarding the schools.