Revue de l'histoire des religions (2/2012)
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La question de la Loi, rapportée à la nature et à la grâce, fut l’une des principales préoccupations de ceux qui, après sa mort, défendirent Augustin contre les « semipélagiens », de Cassien à Fauste de Riez. Une analyse des probables fi liations entre les textes d’Augustin et ceux de ses défenseurs, Prosper d’Aquitaine et Fulgence de Ruspe, permet d’observer les modalités et les motivations de l’émergence d’un augustinisme, entendu au sens d’un durcissement, conscient ou non, de la doctrine originelle. Si les termes et les développements restent en apparence identiques et profondément ancrés dans la théologie d’Augustin, leur application à des objets variés et leur insertion dans des contextes inédits contribuent à donner de la pensée d’Augustin une représentation biaisée.
The question of the Law as related to nature and grace was one of the main concerns of those who, after Augustine’s death, defended him against the so-called “Semipelagians”, from Cassian to Faustus of Riez. An analysis of the probable fi liations between the texts by Augustine and those of his defenders, Prosper of Aquitaine and Fulgentius of Ruspe, allows us to observe the terms and reasons for the emergence of Augustinianism, in the sense of a partly conscious and partly unconscious hardening of the original doctrine. Although the terms and developments are identical in appearance and deeply rooted in Augustine’s theology, their application to various objects and their integration into new contexts help to give a distorted representation of Augustine’s thought.